Automédication et compléments alimentaires

L’automédication au sens strict consiste pour un individu à soigner ses maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées, avec le conseil du pharmacien (OMS).

Mais les Français ont une compréhension beaucoup plus étendue de cette pratique englobant notamment la médecine alternative, les dispositifs médicaux et les vitamines. 

Aujourd’hui, l’automédication reste un sujet très controversé qui suscite beaucoup de questionnements et qui soulève de nombreux débats. Cette manière d’entrevoir sa santé est-elle sans risque ? Une éducation et sensibilisation renforcées autour des problématiques de santé sont-elles primordiales ? Quels sont les rôles et responsabilités des acteurs du monde médical ? Les Français attendent-ils un accompagnement? 


Qu’est-ce que l’automédication ?

Elle a une définition très précise, qui consiste pour les individus à se soigner de pathologies, de symptômes grâce à des médicaments autorisés, surs, efficaces et accessibles sans ordonnance.

Même si une grande partie de la population retient cette définition, l’automédication reste nuancée :

  • L’automédication du point de vue des consommateurs

 L’automédication pour les consommateurs, c’est une action de prendre en main sa santé en utilisant des produits de santé, ce qui suscite une grande diversité de sens.

Pour les consommateurs, elle ne se limite donc pas au sens strict d’utilisation de médicaments. Nous constatons d’ailleurs d’une évolution suite à la crise sanitaire. 82% des français déclarent avoir modifié leurs habitudes alimentaires, 68% ont utilisé des compléments alimentaires ces derniers mois et 62% en ont l’intention.

Une réelle prise de conscience est aujourd’hui en cours sur le recours aux compléments alimentaires pour s’automédiquer. Cette prise de conscience est surtout présente chez les 25-30 ans. 

L’automédication est aussi la recherche d’une information auprès d’un professionnel de santé. Selon les pharmaciens, plus de 50 % des patients qui entrent dans une officine viennent y chercher un conseil et font confiance au pharmacien pour qu’il lui apporte une solution.

  • L’automédication du point du vue des professionnels de santé

On distingue en effet d’un côté les médicaments et d’un autre les compléments alimentaires.

Les médicaments sans ordonnance connaissent aujourd’hui un certain rejet, une baisse de la consommation. Les sirops pour la toux, pastilles pour la gorge sont aujourd’hui beaucoup moins populaires alors que la nutraceutique est en pleine expansion.

L’automédication est une façon pour le patient de trouver une réponse aux maux de santé qu’il présente sans avoir parfois la possibilité ou le besoin de passer par le diagnostic d’un professionnel de santé.

Cependant, il y a dans l’automédication une absence de diagnostic. A ce titre, ils aiment mettre en garde sur la possibilité qu’un principe actif puisse agir en synergie mais aussi en opposition et risque d’aggraver une pathologie. 

Les pharmaciens ont un rôle d’accompagnement du patient dans son automédication. “C’est le pharmacien qui fait le choix du produit pour le patient”. Malgré parfois des demandes précises de la part du patient, le pharmacien peut réorienter ce dernier vers un autre produit ou lui donner un complément d’informations ou de soins.

 

  • Réglementation autour des compléments alimentaires

 

Il faut combattre une idée reçue qui est que les compléments alimentaires n’auraient pas de cadre réglementaire. Il y a au contraire, un cadre très précis pour les compléments alimentaires à la fois de déclaration de mise sur le marché et en termes d’allégation. Le patient peut utiliser des produits dans un cadre tout à fait sécurisé et adapté à chacune de ces catégories de produit qui ont également une définition très claire : nutritionnelle et physiologique. 

 

  • Place du complément alimentaire dans l’automédication

Médicaments ou compléments alimentaires ? 

Il n’y a pas d’opposition naturelle entre le complément alimentaire et le médicament. Il y a simplement une complémentarité. Les rôles et fonctions de ces deux produits sont différents, mais complémentaires. Il n’y a pas de compétition, c’est une synergie, un complément alimentaire ne remplacera jamais un médicament et vice-versa.

  • Les compléments alimentaires : des produits de première intention ?

 

Cela dépend de chaque patient. Insistons sur l’importance de la prise en compte de la pathologie et/ou de la douleur exprimée par le patient et de la connaissance du pharmacien sur les produits pour être au plus juste et mieux orienter et conseiller le patient. 

La question a été posée aux Français et pour 41 % d’entre eux, le complément alimentaire est un produit de première intention car plus doux et avec peu d’effets secondaires. Les consommateurs veulent aujourd’hui plus de naturalité. Ils veulent un produit apportant un bénéfice risque plus favorable avec une intensité d’action moindre, mais une sécurité supérieure. 

 

  • Les compléments alimentaires dans une démarche de prévention santé 

 Les compléments alimentaires sont perçus comme un outil important de prévention. La demande s’est accentuée sur l’immunité ou sur le stress et l’anxiété. Les compléments alimentaires font bien partie de l’arsenal des pharmaciens pour prévenir et accompagner d’autres traitements.

Les trois domaines les plus développés sont :

  • Transit & troubles digestifs 
  • Humeur, stress & sommeil
  • Immunité & vitalité

 Aujourd’hui le marché est beaucoup plus orienté vers des produits santé et parfois aussi plus techniques. Cette tendance de fond a été accélérée par la crise. Cette démarche de prévention santé n’est pas seulement intégrée par les consommateurs, mais aussi par des professionnels de santé. En effet, dans 60 % des cas les consommateurs utilisent des compléments alimentaires sur recommandation d’un professionnel de santé. 

La nutraceutique est aujourd’hui un moyen qui permet d’adapter notre consommation à notre mode de vie qui évolue très rapidement.

Le complément alimentaire est un soutien à la nutrition et reste essentiel dans la nutriprévention, pour se prémunir de certaines carences ou potentielles défaillances.