Les probiotiques / prébiotiques / postbiotiques

On les trouve dans les yaourts et les produits laitiers fermentés : les probiotiques améliorent la qualité de la flore intestinale et contribuent à son équilibre. Aujourd’hui leur application s’ouvre sur d’autres sphères (buccale, vaginale, dermatologique). 

Des consommateurs sensibilisés aux bienfaits des probiotiques :

Les consommateurs soucieux de l’apport des probiotiques, nécessaires au bon fonctionnement de leur organisme, montrent de plus en plus d’intérêt pour les produits alimentaires et thérapeutiques qui en sont issus, et dont la commercialisation repose sur les vertus bénéfiques pour la santé.

Définis par la FAO (Food & Agriculture Organization) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme étant « des micro-organismes vivants » (appelés aussi bactéries ou ferments), les probiotiques ingérés en quantités adéquates produisent un effet bénéfique pour la santé. Provenant d’aliments ou de médicaments que l’on ingère et qui transitent, sans se multiplier et sans s’implanter, dans le tube digestif, ces bactéries aident à la digestion des fibres, stimulent le système immunitaire et favorise un bon équilibre intestinal. 

Pour que les probiotiques aient un effet bénéfique sur la santé, il faut que plusieurs conditions soient réunies :

  • qu’ils soient vivants (ou lyophilisés) ;
  • que les bonnes souches soient sélectionnées pour un effet thérapeutique ;
  • qu’elles aient montré leur résistance à l’acidité gastrique et à la bile ;
  • que les cures soient d’au moins 10 jours par mois ;
  • que la démonstration de leurs bénéfices ait été faite tant chez l’être humain sain que chez le malade.

Les probiotiques sont présents dans certains types d’aliments tels que les yaourts, les légumes fermentés (choucroute, cornichons…), les produits à base de soja fermenté (tempeh, tofu…), le babeurre (liquide issus du lait frais ou fermenté après la préparation du beurre) et le kéfir (boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés). Ces aliments trop peu consommés expliquent qu’il soit nécessaire de supplémenter son alimentation en probiotiques. 

Le sésame de l’efficacité thérapeutique pour les probiotiques est leur viabilité jusqu’au site intestinal, c’est à dire qu’ils doivent présenter par eux-mêmes ou par la galénique qui les véhiculent, une résistance à l’acidité gastrique et à la bile. C’est pourquoi les industriels ont développé des galéniques gastro-résistantes qui permettent de protéger les probiotiques durant la digestion.

42%, des consommateurs de probiotiques préfèrent les ingérer sous forme de capsule, qui reste leur forme galénique préférée.

On attribue aux probiotiques une influence positive, préventive ou thérapeutique, dans les domaines suivants :

  • Renforcement du système immunitaire et augmentation de l’effet barrière de protection de la flore induisant une augmentation générale des cellules défensives de l’organisme.
  • Régulation du transit, efficacité contre la constipation, les diarrhées et les ballonnements.
  • Restauration de la flore, réduction des infections uro-génitales et des mycoses, surtout les candidoses.

Les dernières études scientifiques réalisées montrent un lien positif entre les probiotiques et la diminution de l’obésité. Les probiotiques sont également utilisés dans de nouvelles sphères thérapeutiques telles que la gestion du poids, l’alimentation infantile, la réduction des allergies ou la santé buccale.

Une nouvelle sphère d’application des probiotiques : la cavité buccale

La cavité buccale est la première étape dans le processus de digestion. Elle abrite une multitude de micro-organismes répartis dans la salive, la dentition, les muqueuses, les gencives et la langue. Ces micro-organismes constituent la flore buccale, milieu fragile pouvant être déséquilibré par de multiples facteurs (âge, alimentation, hygiène dentaire, changements hormonaux, consommation de tabac, etc.). Ceux-ci entraînent un certain nombre d’inconforts tels que la mauvaise haleine, l’inflammation des gencives ou encore la formation de la plaque dentaire.


 

Nous avons environ 100 000 milliards de bactéries qui cohabitent avec notre corps et qui sont en constante relation avec nos organes. 

Microbiote intestinal et santé 

Notre système digestif contient un ensemble de bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes qui constituent notre microbiote intestinal (ou flore intestinale). C’est grâce à ce microbiote que les biotiques vont être transformés, et exercer leurs effets physiologiques.

L’intestin est un acteur majeur des réponses immunitaires car il détient environ 70 % de nos cellules immunitaires.

Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel au sein de celui-ci puisqu’ il nous protège contre les agents pathogènes.

Ce n’est pas tout! Les bactéries du microbiote intestinal produisent des métabolites tels que des acides gras à chaîne courte, des neurotransmetteurs comme la sérotonine (hormone du bonheur) ou encore des vitamines (B et K). 

Ces molécules sont reconnues pour être associées au maintien de la santé et du bien-être. Elles sont d’ailleurs retrouvées en tant qu’actifs dans de nombreux compléments alimentaires!

Toutefois, ce microbiote intestinal peut-être déséquilibré et on appelle ce phénomène la dysbiose. Celle-ci peut contribuer à l’apparition de certaines maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…), des maladies métaboliques (diabète, obésité…), des cancers ou encore des allergies.


Probiotiques – Prébiotiques – Postbiotiques : quelles différences?

Une alimentation enrichie en prébiotiques, probiotiques et postbiotiques est idéale pour un microbiote intestinal sain et en parfaite symbiose avec l’organisme. Notre régime alimentaire limite donc le risque de dysbiose. Mais au fait, qu’est-ce qu’un biotique?

Tout d’abord, il faut définir le terme “biotique”. Il signifie “qui concerne la vie” en latin et désigne tous les facteurs liés à l’activité de l’être vivant. Au sein de cette famille, il en existe plusieurs, notamment les probiotiques et les prébiotiques, qui sont assez connus, mais aussi les postbiotiques.

 

 

Les probiotiques

Les probiotiques sont définis comme des «micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent un avantage pour la santé de l’hôte».

Ils incluent des bactéries telles que Lactobacillus et Bifidobacterium les plus connues, mais aussi des levures telles que Saccharomyces boulardii.

Ils exercent leurs effets bénéfiques par différents mécanismes tels que:

  • Abaissement du pH intestinal, 
  • Diminution de la colonisation et de l’invasion par des agents pathogènes,
  • Modification de la réponse immunitaire.

 

Les probiotiques sont naturellement présents dans certains aliments comme le yaourt, le kéfir, la choucroute, la spiruline ou encore les algues.

 

Les prébiotiques

Les prébiotiques sont définis ainsi : “Un prébiotique est un substrat qui est utilisé sélectivement par les micro-organismes de l’homme exerçant un effet bénéfique sur la santé.”

Autrement dit, ce sont des composés contenus dans notre alimentation (principalement issus de fibres) servant de substrats à notre microbiote intestinal. Ces prébiotiques se trouvent donc dans les aliments riches en fibres tels que les fruits, légumes, céréales complètes ou encore les légumineuses.

Cet apport peut favoriser le développement et l’activité de bactéries bénéfiques comme les bifidobactéries et les lactobacilles. Celles-ci jouent un rôle important dans la digestion et l’absorption des nutriments, ainsi que dans le maintien d’un système immunitaire sain.

 

Les postbiotiques

Nous y sommes, nos fameux postbiotiques !

La définition des postbiotiques a souvent été modifiée. Toutefois, on les définis comme  «une préparation de micro-organismes inanimés et/ou de leurs composants qui confère un bénéfice santé. 

Il peut s’agir des cellules microbiennes inanimées intactes ou des fragments/structures de cellules microbiennes, tels que la paroi cellulaire, les membranes… Les postbiotiques peuvent également être des métabolites finaux tels que des acides organiques, des peptides, des protéines, des polysaccharides, des enzymes ou des vitamines.    


Les bénéfices des postbiotiques sur la santé

Les postbiotiques résultent d’une matrice alimentaire spécifique (ensemble des composants combinés d’un aliment), d’une souche bactérienne particulière et d’un processus de fermentation unique. Par conséquent, tous les postbiotiques sont différents. C’est pourquoi leurs effets sur la santé sont spécifiques. Dans la plupart des rapports scientifiques, ce sont les composés bioactifs produits par les bactéries Bifidobacterium et Lactobacillus qui ont été étudiés. 

 

Effets protecteurs des postbiotiques sur la santé digestive

La barrière intestinale est impliquée dans différents rôles tels que la digestion, l’absorption et la protection. Elle peut donc réguler l’absorption des nutriments, des électrolytes et de l’eau et prévenir des agents pathogènes tels que Listeria ou Salmonella, Escherichia coli

Ces micro-organismes peuvent être la cause de maladies intestinales. 

Les postbiotiques sont utilisés comme approche préventive pour inhiber ces pathogènes et protéger notre organisme.

Le mécanisme de défense des postbiotiques est la compétition pour l’adhésion à la muqueuse intestinale. Ils viennent se fixer à la place des agents pathogènes sur ces parois et permettent ainsi d’inhiber les effets néfastes des pathogènes. 

Les postbiotiques ont d’autre bienfaits pour la santé digestive tels que :  

  • Réduire le risque de passage des bactéries pathogènes 
  • Diminuer l’inflammation locale 
  • Limiter les symptômes chez les patients atteints du syndrome du côlon irritable (IBS).

De plus en plus de preuves suggèrent que les substances contenues dans les postbiotiques pourraient interagir avec le système immunitaire intestinal. Et cela, de manière positive car ils peuvent être utilisés afin de stimuler la production de globules blancs, ce qui peut aider à prévenir les maladies et à renforcer le système immunitaire.

 

Postbiotiques : des bénéfices au-delà de l’intestin

Cholestérol et postbiotiques

Depuis ces dernières décennies, l’évolution de l’alimentation en France (comme celle des autres pays industrialisés), se caractérise par l’augmentation de la part des lipides au cours des repas. Or, nous savons qu’une surconsommation de lipides accentue le risque d’obésité, de maladies cardiovasculaires ou encore d’hypercholestérolémie. 

Heureusement les postbiotiques répondent présent.

La consommation de  postbiotiques entraîne une réduction significative des niveaux de cholestérol total et de triglycérides. 

De plus, ils ont permis de réduire le taux de LDL-cholestérol ou « mauvais cholestérol » et d’augmenter le taux de HDL-cholestérol ou « bon cholestérol ».

Ces effets bénéfiques peuvent être dus en partie à la capacité des postbiotiques à réduire l’absorption intestinale des graisses et des lipides, à réguler le métabolisme des lipides dans le foie et à favoriser l’excrétion des graisses. Ces effets bénéfiques sont potentiellement la source d’une réduction de maladies cardiovasculaires par la suite.

 

Postbiotiques et santé mentale

La pandémie du COVID-19 a significativement dégradé la santé mentale des Français. Il y a eu par la suite une consommation importante de compléments alimentaires améliorant l’état psychologique.

La bonne nouvelle, c’est que les postbiotiques peuvent également s’insérer sur ce créneau.

Souvenez-vous, « les bactéries du microbiote intestinal produisent des métabolites tels que des acides gras à chaîne courte, des neurotransmetteurs comme la sérotonine (hormone du bonheur) ».

Les postbiotiques peuvent être composés d’acides gras à courte chaîne (butyrate, propionate et acétate) produits par les bactéries du côlon à partir de la fermentation des glucides non digestibles. Ce sont ces acides gras qui jouent un rôle clé dans la libération de certains neurotransmetteurs tels que la sérotonine. Cela permet ainsi de diminuer l’état de stress.

Des études ont prouvé que certains postbiotiques peuvent améliorer la qualité du sommeil et diminuer l’état de dépression! Pour les plus scientifiques, ils influent sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénal (HPA) qui régule la réponse au stress.


Les postbiotiques sont naturellement résistants à l’acidité de l’estomac ou aux sécrétions intestinales. Ils vont donc pouvoir exercer leurs effets sans être perturbés par la digestion. De plus, les postbiotiques peuvent également être administrés avec des antibiotiques sans perdre leurs propriétés physiologiques.

Ensuite, les postbiotiques ne détiennent pas de risque de réplication ou de transfert de gènes, ni de risque de bactériémie ou fongémie… Ils sont très sûrs pour notre santé.

Enfin, pour le côté logistique, les postbiotiques étant des préparations de micro-organismes inanimés, ils n’ont pas besoin de respecter la chaîne du froid ni d’entrepôts spécifiques pour le stockage. C’est un gros avantage par rapport aux probiotiques qui, après la commercialisation, sont sensibles à l’oxygène et à la chaleur.